Émile Verhaeren

Couverture du recueil “Les Villages illusoires” dans la collection “Espace Nord”

Émile Verhaeren naît en 1855, près d’Anvers, dans une famille bourgeoise. Il reçoit donc une éducation analogue de ses parents bien-pensants. Il étudie le droit mais laisse tomber sa robe d’avocat et prend la plume.

Pièces de théâtre et critiques composent son écrits. Mais, Émile Verhaeren est surtout reconnu pour son œuvre poétique prolifique. Sa poésie passe au vitriol la société dans laquelle il vit. Le poète critique celle-ci de façon violente, noire, lugubre, macabre, triste et malheureuse à l’aide d’un vocabulaire fort, de phrases longues et d’énumérations. De par son sens de la formule et l’utilisation des figures de style adéquates, il renforce son propos. Il se rapproche du Parti ouvrier, après avoir perdu foi en Dieu.

Ses textes reflètent également sa Flandre natale à travers les paysages des campagnes, les villes et les villages flamands, et aussi à travers des métiers exercés autrefois qui, aujourd’hui, ont disparu ou sont en voie de disparition : le cordier, le sonneur, le passeur d’eau, le forgeron, le meunier, le fossoyeur.

Émile Verhaeren mourra le 27 novembre 1916 écrasé sous un train à Rouen.

Lire Verhaeren c’est retrouver la Belgique d’antan :

Les Campagnes hallucinantes (1893)

Les Villages illusoires (1895)

Les Villes tentaculaires (1895)

Extraits choisis :

[…]Le passeur d’eau, avec la rame survivante,

Se prit à travailler si fort

Que tout son corps craqua d’efforts

Et que son cœur trembla de fièvre et d’épouvante.

Et d’un coup brusque, le gouvernail cassa

Et le courant chassa

Ce haillon morne, vers la mer. […]

Extrait du poème « Le Passeur d’eau » paru dans le recueil de poésie « Les Villages illusoires » et réédité dans la collection « Espace Nord ».

[…]L’empoisonnement vert de la pure fontaine

De diamant, où boit la conscience humaine

Et puis, malgré tant de serments et de promesses,

À ceux que l’on redoute ou bien que l’on oppresse,

Le recommencement toujours de la même détresse.[…]

Extrait du poème « Le Fossoyeur » paru dans le même recueil cité plus haut.